Que faire si on retrouve un animal mort dans un champ ou une culture ?

Face aux effets des pesticides sur la faune, qui peuvent être dévastateurs, vous êtes nombreux à vous poser des questions. Parmi celles-ci figure notamment la réaction à avoir en cas de découverte d’un animal mort dans un champ ou une culture. Cet événement, qui peut être choquant, doit en effet s’accompagner d’un protocole un peu spécifique et implique d’être précautionneux.

Découverte d’un cadavre d’animal dans une culture ou un champ

Si vous découvrez un animal mort dans une culture ou dans un champ, il est de mise d’alerter sans attendre :

  • les services de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage ;
  • ou les services de la Fédération des chasseurs du département.

Avant de manipuler le corps de l’animal, plusieurs précautions doivent être prises. Ne prenez pas ce point à la légère, il s’agit de manipuler la dépouille avec, par exemple, des gants étanches, dans le but d’éviter toute contamination. Manipuler un animal mort à mains nues peut se traduire par une contamination impliquant des complications sur votre santé.

Une fois que vous avez prévenu les services compétents, le cadavre de l’animal sera dirigé vers un laboratoire spécialisé afin d’être analysé, si son état le permet. Par la suite, le coordonnateur départemental du réseau SAGIR transmet une fiche à l’Unité Sanitaire de la Faune à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.

Espèce protégée : que faire si je trouve un animal mort dans une culture ?

La procédure à suivre diffère légèrement si l’animal retrouvé mort appartient à une espèce protégée. Dans ce cas, il faut en effet informer un agent compétent en matière de police du patrimoine naturel. Il s’agit des seuls agents habilités pour procéder à la saisie du cadavre de l’animal.

Si l’animal que vous retrouvez dans votre champ est seulement blessé, il est possible qu’un centre de sauvegarde de la faune puisse l’accueillir. Dans le cas où l’animal est uniquement blessé, sa situation est considérée comme un cas de force majeure. Ainsi, une personne non habilitée pourra transporter l’animal blessé, à condition d’obtenir l’accord téléphonique d’un agent assermenté.

Quelques chiffres clés

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4,8 milliards de dollars

Le chiffre d’affaires des cinq géants de l’agrochimie généré par les pesticides chimiques était de 4,8 milliards de dollars en 2018, soit plus du tiers de leur chiffre d’affaires mondial.

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385 millions

Chaque année, environ 385 millions d’intoxications liées aux pesticides sont recensées dans le monde.

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33%

Entre 1989 et 2017, 33% des oiseaux des campagnes ont disparu, très certainement à cause des pesticides.

Effet des pesticides sur la faune

Comme évoqué précédemment, les pesticides ont des effets sur la faune et sur la flore. Ici, il va être question des effets des pesticides sur la faune, donc sur les animaux.

Les effets des pesticides sur la faune peuvent être directs ou indirects :

  • effets directs : ingestion directe du produit par les animaux, une pratique qui les tue. Par exemple, les oiseaux peuvent ingérer des grains enrobés de produits phytosanitaires chimiques ;
  • effets indirects : lorsque les ressources vitales des animaux sont polluées, comme l’eau ou leur nourriture, cela se traduit par la disparition de certaines espèces. Toutes les espèces animales étant liées par la chaîne alimentaire, si une espèce disparaît, alors celles qui s’en nourrissent sont menacées et peuvent, elles aussi, disparaître.

Au-delà du danger de mort dû à l’ingestion directe des pesticides ou à la disparition de certaines espèces, la faune peut être impactée autrement par les produits phytosanitaires de synthèse. Dans les faits, il est possible que la faune :

  • développe certaines pathologies comme des cancers ;
  • ait un fonctionnement anormal de la thyroïde ;
  • observe une diminution de sa fertilité ;
  • voit les organes reproducteurs des mâles se féminiser ;
  • rencontre une perturbation du système immunitaire.

Vous l’aurez compris, les effets des pesticides sur la faune sont multiples. Malheureusement, il est alors assez probable que vous retrouviez un animal mort au milieu d’un champ ou d’une culture.

Le saviez-vous ?

Les pesticides n’impactent pas que les animaux. Les plantes et la flore en paient aussi les conséquences. Par exemple, de nombreuses plantes que l’on retrouvait auparavant dans les zones agricoles de Grande-Bretagne sont en déclin. Cela est notamment dû à l’abandon des exploitations agricoles mixtes couplées à l’utilisation croissante des herbicides chimiques.

Les différents types de pesticides

Il existe à ce jour un grand nombre de pesticides, qui ont différentes fonctions. Le tableau ci-dessous présente les pesticides les plus couramment utilisés dans les cultures en France.

Types de pesticides courants
Catégorie Usage Exemples
Insecticides Détruire ou repousser les insectes, tiques et mites.
  • insectifuges ;
  • appats pour souris et blattes ;
  • poudre ou liquide à vaporiser pour le jardin ;
  • produits commerciaux à vaporiser pour fermes/vergers ;
  • shampoing contre les puces, colliers contre les puces et les tiques ;
  • boules-à-mites, etc.
Herbicides Détruire les mauvaises herbes et/ou les plantes indésirables.
  • herbicides ou désherbants ;
  • produits d’entretien du gazon (engrais et herbicides) ;
  • traitements pour souches/pour plaies d’élagage, etc.
Fongicides Détruire les moisissures, le mildiou et autres champignons.
  • liquides à vaporiser pour roses et autres fleurs ;
  • produits commerciaux à vaporiser pour fermes/vergers ;
  • grains traités ;
  • adjuvants de peinture, etc.
Rodenticides Détruire les rongeurs tels que les souris et les rats.
  • points d’appâts pour souris et rats.
Désinfectants Détruire les bactéries, les moisissures et le mildiou.
  • javellisant ;
  • ammoniaque ;
  • détersifs pour cuisine et salles de bain ;
  • détersifs pour piscines et spa, etc.
Ce qu’il faut retenir 

Les pesticides sont à l’origine de nombreux problèmes observables chez les animaux sauvages. L’ingestion de pesticides, directe ou indirecte, peut causer la mort de plusieurs espèces animales. Dans le cas où vous trouvez un animal mort dans une culture ou un champ, il est obligatoire d’alerter :

  • les services de l’Office National de la Chasse et la Faune Sauvage ;
  • les services de la Fédération des chasseurs de votre département ;
  • ou un agent compétent en matière de police du patrimoine naturel si vous reconnaissez qu’il s’agit d’une espèce protégée.
À savoir
  • les agents à prévenir ne sont pas les mêmes selon s’il s’agit d’une espèce protégée ou d’une espèce chassable ;
  • si l’animal est uniquement blessé, il est tout de même impératif d’alerter des agents assermentés.
Attention
  • la manipulation d’un animal mort peut être dangereuse (risques de contaminations diverses). Pensez à vous protéger avec des gants si vous êtes amené à manipuler le corps de l’animal ;
  • soyez vigilant, si l’animal n’est pas mort, il peut être agressif !