Position de l’OMS sur le sujet des pesticides
Les pesticides sont des produits qui peuvent être chimiques ou d’origine naturelle. Ceux qui posent problème sont les pesticides chimiques. Dans les faits, ces produits phytosanitaires sont à l’origine de divers maux pour l’Homme, mais aussi pour la faune et la flore. D’une façon générale, lorsqu’un produit soulève tant d’interrogations, les organismes de santé s’y intéressent. Quelle est la position de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) au sujet des pesticides ?
Qu’est-ce que l’OMS ?
L’OMS, Organisation Mondiale de la Santé, est un organisme ayant beaucoup d’impact. La notoriété de l’OMS est en effet bien réelle et elle lui permet de condamner l’utilisation de certains produits par exemple. Que faut-il savoir sur l’OMS ? Zoom sur cet organisme puissant qui pourrait changer la donne concernant les pesticides chimiques.
Le but de l’OMS est d’améliorer la santé dans le monde entier. Ainsi, quel que soit le pays touché, cet organisme mondial est en mesure d’intervenir pour l’aider. L’OMS travaille aux côtés des gouvernements et de divers partenaires, afin d’amener tous les peuples au meilleur niveau de santé possible.
Le champ d’action de l’OMS est très vaste. Il apparaît en effet que cet organisme de santé intervient aussi bien pour des maladies infectieuses que pour des pathologies lourdes telles que les cancers. Quel que soit l’âge des personnes concernées, l’OMS agit pour les aider. Par ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé agit sur :
- la qualité de l’air ;
- la qualité des aliments ;
- la qualité de l’eau ;
- les médicaments et vaccins.
Sachant que les pesticides chimiques se retrouvent facilement dans l’air en raison de leur volatilité, qu’ils contaminent certains aliments et dégradent la qualité de l’eau, l’OMS a été tenue d’intervenir à ce sujet.
Quelques chiffres clés
L’OMS détient des bureaux dans plus de 150 pays.
L’OMS estime que l’ingestion volontaire de pesticides a entraîné 186 000 morts en 2002.
D’après l’OMS, 10 produits chimiques posent un problème majeur de santé publique : arsenic, amiante, benzène, cadmium, dioxines, fluor, mercure, plomb, etc.
OMS et pesticides : les analyses menées
L’Organisation Mondiale de la Santé a bien sûr été mobilisée au sujet des pesticides chimiques. Si certaines de ses conclusions ont permis d’avancer, d’autres ont été décevantes pour les associations et consommateurs se battant pour un monde sans pesticides. Avant de tirer des conclusions, il est logique que diverses analyses doivent être menées. Zoom sur les analyses effectuées par l’OMS au sujet des pesticides chimiques.
L’évaluation des risques est une étude liée à l’identification des dangers. Ces deux analyses sont menées conjointement par l’OMS et d’autres organismes de santé, tels que le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer). Il existe une réunion conjointe sur les résidus de pesticides, aussi appelée JMPR (Joint FAO/WHO Meeting on Pesticide Residues) afin :
- d’identifier les doses journalières admissibles (DJA) ;
- de fixer les limites maximales de résidus (LMR).
Il existe d’autres analyses et réunions menées par l’OMS pour éclaircir le dossier des pesticides. Parmi ces autres analyses figure notamment l’approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques (SAICM). Il s’agit d’un cadre politique permettant d’atteindre l’objectif énoncé au sommet mondial de Johannesburg.
Il est important de faire la différence entre “cancérigène” et “cancérogène”. Dans les faits, ces deux termes ne décrivent pas le même mécanisme :
- cancérigène est employé pour décrire un produit qui favorise le développement d’un cancer ;
- cancérogène qualifie une substance qui favorise l’apparition d’un cancer.
Les conclusions de l’OMS sur les pesticides chimiques
Après avoir mené diverses enquêtes et analyses, l’OMS doit se prononcer sur les pesticides chimiques étudiés. Celui qui suscite le plus de réactions est le glyphosate. Le glyphosate est une substance chimique contenue notamment dans le Roundup, un herbicide initialement vendu par Monsanto. Bien que les particuliers ne puissent plus acheter de produit phytosanitaire de synthèse depuis le 1er janvier 2019, le glyphosate reste très utilisé dans le monde.
La position de l’OMS par rapport au glyphosate est assez claire. Dans les faits, en 2015, l’organisme mondial déclare que le produit phare de Monsanto est un cancérogène probable. En d’autres termes, si on ne se fie qu’aux conclusions de l’OMS, le glyphosate devrait être interdit à tous, particuliers comme professionnels. Le glyphosate est un cas assez spécifique au vu des enjeux et de son utilisation massive. À ce titre, d’autres organismes de santé s’y sont intéressés. Les conclusions étaient, cette fois, décevantes pour de nombreux consommateurs et associations. Par exemple, l’EFSA (European Food Safety Authority) déclare qu’il est improbable que le glyphosate fasse courir un danger cancérogène.
Bien que le glyphosate soit un dossier inévitable lorsqu’il est question de pesticides, il existe d’autres substances mises en cause. L’OMS agit également pour tous les autres produits phytosanitaires de synthèse et mène tout autant d’analyses que pour le glyphosate. En revanche, il est important de garder en tête qu’il existe divers organismes de santé. Ainsi, les résultats de l’OMS sont croisés avec ceux de ces autres acteurs avant toute décision d’interdiction ou de réglementation concernant un pesticide.
L’OMS est un acteur très important en ce qui concerne la santé mondiale, mais il n’est pas le seul. L’Organisation Mondiale de la Santé effectue diverses analyses dès qu’un produit suscite trop d’interrogations et d’inquiétudes. Concernant les pesticides chimiques, il semblerait que l’OMS ne se positionne pas véritablement contre ceux-ci, bien qu’elle reconnaisse les dangers liés à ces substances.
- les pays semblent prendre au sérieux les différentes analyses et mises en garde concernant les pesticides de synthèse ;
- des mesures sont prises pour limiter les effets néfastes des pesticides chimiques ;
- le glyphosate a été reconnu comme cancérogène probable par l’OMS.
- l’OMS, malgré sa grande influence, n’a pas de pouvoir décisionnel à proprement dire ;
- l’organisation ne peut pas contraindre les décideurs à interdire une substance chimique, même si les résultats de ses études sont alarmants ;
- d’autres organisations de santé à forte influence mènent des études dont les résultats sont parfois en contradiction avec ceux de l’OMS.
Organisation Mondiale de la Santé : Pesticides extrêmement dangereux
France 24 : Pourquoi les études sur le glyphosate divergent tant
Bio à la Une : 5 pesticides officiellement classés cancérogènes par l’OMS
Sciences et Avenir : Lien entre glyphosate et cancer : une étude de 20 ans sème le trouble
Organisation Mondiale de la Santé : Classification OMS recommandée des pesticides en fonction des dangers qu’ils présentent et lignes directrices pour la classification 2019
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture : La Réunion conjointe FAO/OMS sur les résidus de pesticides (JMPR)