Ce qu’il faut savoir sur le vote du Parlement européen concernant le glyphosate

Le mardi 24 octobre 2017, le Parlement européen se retrouvait pour prendre une décision vis-à-vis du glyphosate. Le sujet portait sur l’élimination progressive du glyphosate dans l’Union européenne d’ici 2022. Le lendemain, donc le mercredi 25 octobre 2017, la Commission européenne se rassemblait pour prendre une décision sur l’autorisation du glyphosate.

La décision du 24 octobre 2017 a été claire : le glyphosate doit progressivement être éliminé de l’Union européenne d’ici 2022. En revanche, en ce qui concerne la réunion du 25 octobre 2017, les enjeux n’étaient visiblement pas les mêmes. S’appuyant sur les études de l’EFSA (European Food Safety Authority) et de l’Echa (European Chemicals Agency), la Commission européenne a voté le renouvellement de la licence du glyphosate pour 10 ans. Pourtant, l’étude du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) a classé le glyphosate comme cancérogène probable en 2015.

Quelques jours plus tard, coup de théâtre : la Commission européenne revient sur sa décision. Ainsi, la licence du glyphosate n’est pas renouvelée pour dix ans, mais pour une période allant de cinq à sept ans. Toutefois, cette nouvelle n’est pas réjouissante lorsqu’on connaît les effets indésirables du glyphosate.

Quelques chiffres clés

Group 8 Created with Sketch.
65%

Pour qu’une décision soit prise par la Commission européenne, plus de 65% des pays doivent avoir voté pour celle-ci.

Group 8 Created with Sketch.
2022

D’ici 2022, le glyphosate devrait disparaître de l’Union européenne.

Group 8 Created with Sketch.
1,3 millions

Une initiative citoyenne avait permis de recueillir plus de 1,3 million de signatures pour demander l’interdiction du glyphosate.

Quels pays ont voté pour le renouvellement du glyphosate dans l’Union européenne ?

Au premier tour, 14 pays avaient voté pour le renouvellement du glyphosate au sein de l’Union européenne. Au second tour, donc le vote décisif, ils étaient 18 à se prononcer favorables au renouvellement de ce produit phytosanitaire de synthèse. Quels sont les pays européens ayant voté pour le renouvellement du glyphosate ?

Tout d’abord, plusieurs arguments peuvent justifier le vote des pays favorables au renouvellement du glyphosate. Dans les faits, si l’aspect environnemental et les dangers pour la santé priment pour les consommateurs, les députés européens se retrouvent entre dangers sanitaires et dépendance agricole. Les pays européens ayant voté pour le renouvellement du glyphosate se sont certainement appuyés sur le fait que :

  • de nombreux agriculteurs ont besoin du glyphosate pour continuer à être productifs ;
  • changer les pratiques agricoles du jour au lendemain n’est pas une tâche aisée ;
  • le glyphosate est fabriqué en France, ce qui permet de générer des revenus et de créer des emplois.

Les 18 pays qui ont voté pour le renouvellement du glyphosate en 2017 étaient :

  • l’Allemagne ;
  • la Bulgarie ;
  • le Danemark ;
  • l’Estonie ;
  • l’Espagne ;
  • la Finlande ;
  • l’Irlande ;
  • la Hongrie ;
  • la Lettonie ;
  • la Lituanie ;
  • la Slovaquie ;
  • la Slovénie ;
  • les Pays-Bas ;
  • la Pologne ;
  • la République tchèque ;
  • la Roumanie ;
  • le Royaume-Uni ;
  • la Suède.

L’Allemagne s’est, dans un premier temps, abstenue de voter face au renouvellement du glyphosate. Cependant, au second tour, changement d’avis : l’Allemagne est pour le renouvellement du produit phytosanitaire chimique, après avoir demandé des modifications sur le texte proposé. La volonté de l’Allemagne était que le texte impose une attention particulière de la part des États dans le but de protéger les populations. D’autres pays s’étaient abstenus de voter le 9 novembre et ont finalement voté pour le renouvellement du glyphosate. Il s’agit de la Bulgarie, la Pologne et la Roumanie.

Le saviez-vous ?

En France, les particuliers et les communes ne peuvent plus utiliser de pesticides chimiques depuis le 1er janvier 2019. Aussi, les particuliers n’ont plus le droit de posséder de produits de jardinage contenant du glyphosate. Cette interdiction d’utilisation et de possession permet de réduire le taux de glyphosate contenu dans les terres, dans les eaux et dans l’air.

Les pays qui se sont opposés au renouvellement du glyphosate

Les arguments contre le glyphosate ne manquent pas. En effet, ce produit chimique a de nombreux effets néfastes sur la biodiversité, l’environnement et la santé de l’Homme. Par ailleurs, l’utilisation du glyphosate a aussi un impact sur les plantes, qui se trouvent au cœur de notre écosystème.

Ainsi, les arguments des pays qui se sont opposés au renouvellement du glyphosate peuvent être :

  • la mise en danger de la santé des populations exposées au glyphosate ;
  • l’impact désastreux du glyphosate sur la biodiversité ;
  • la pollution des eaux, des terres et de l’air par le pesticide de synthèse.

Malgré les effets néfastes du glyphosate, seuls 9 pays s’y sont opposés. Il s’agit de :

  • l’Autriche ;
  • la Belgique ;
  • Chypre ;
  • la Croatie ;
  • la France ;
  • la Grèce ;
  • l’Italie ;
  • le Luxembourg ;
  • Malte.
Ce qu’il faut retenir 

Malgré les nombreux effets néfastes du glyphosate, 18 pays ont voté pour son renouvellement en 2017. Ainsi, le glyphosate peut être utilisé en France jusqu’en 2022.

Les +
  • il existe une prise de conscience collective, qui pousse les lois à évoluer ;
  • les alternatives aux pesticides chimiques se développent de plus en plus ;
  • en France, depuis 2019, les particuliers et les collectivités ne peuvent plus utiliser de pesticides chimiques, donc de glyphosate.
Les -
  • le glyphosate est un produit véritablement néfaste pour la planète et l’Homme ;
  • si le CIRC a reconnu le glyphosate comme cancérogène probable, ce n’est pas le cas de toutes les autorités chargées d’étudier le potentiel de cette substance chimique ;
  • 18 pays ont voté pour le renouvellement du glyphosate en 2017.